*Note à lire à la fin.
***
Locaux
du C.B.I: Espace de travail.
-Pizza,
pizza de fin de mission! s’exclame Rigsby arrivant, triomphant,
heureux, le carton dans les mains qui sent bon .
Lorsqu’une
affaire est bouclée, c’est la tradition. Et quel régal pour ce
qui est coutumier.
Oooh!
Le miam, miam hawaïen! Mais pas pour tout le monde.
L’agent
pose ensuite le carton sur la grande table qui se situe près de
l’écran plasma dans le coin, l’équipe au complet se précipitant
non comme des morfales mais à leur habitude d’être civilisé.
L’odeur est alléchante et s’agrippe immédiatement à leurs
narines. Mmm! Ça sent bon!
Rigsby
ouvre la boîte d’emballage, les autres agglutinant autour tandis
que Jane ne se presse pas, toujours assis sur son canapé usé.
“Ah!
Comme
je t’aime!
Tu
es l’amour de mon bien-être. Il n’y a pas meilleur que toi pour
mes micro-siestes, parfois à rallonge.
Mes
fesses, mon corps, ma tête te disent merci.”
Il
referme peu après un magazine sans tellement d’importance, le
balance sur le canapé, se lève puis s’avance vers la table
nonchalamment. Les agents prennent leur part alors que Cho râle.
-Pizza
à l’ananas. Je n’aime pas l’ananas. Tu aurais pu prendre autre
chose.
Son
ami, coéquipier tourne la tête après avoir sucé une noisette de
sauce tomate sur son pouce, l’air désolé.
-Ah!
Mince! J’y ai plus pensé.
-Ben
ouais.
-En
même temps comme nous on aime … J’ai oublié.
L’un
et l’autre se fixent durant un furtif instant avant que Van Pelt
suggère une solution.
-T’as
qu’à enlever les morceaux d’ananas.
Cho
oriente son regard cette fois-ci en direction de sa collègue,
l’expression neutre tout en pensant que son idée est idiote.
-Non
car tu sais très bien que le goût va rester et toute la garniture
va partir avec.
-Mais
non. ajoute-elle posément. Tu retires les morceaux.
Les
yeux de l’agent se pose sur la part de pizza, décidant de la
reposer. Toutefois, Van Pelt ne lui en laisse pas trop le temps,
jetant par un geste impulsif, la part atterrissant au loin.
-Ça va pas! Pourquoi tu as fait ça?!
Cho
hausse le ton face à son amie, celle-ci imperturbable à cette
seconde, répondant avec désinvolture, ayant été à la bonne
école.
-Tu
n’aimes pas. Qu’est-ce ça peut faire?
Le
bleu de l’équipe hausse les épaules, s’en moquant, sous le
regard ahuri de ses autres collègues, ceux-ci bouche béante, celle
de Rigsby quant à elle occupée à enfourner un morceau, le bout de
sa part pendant au bord des lèvres.
-Tu
n’avais pas à la jeter comme ça!
-Va
la chercher.
-Sûrement
pas!
Mains
sur les hanches, tous deux s’affrontent du regard, aucun ne pliant.
-Vous
êtes ridicules. se manifeste leur patronne, trouvant ce comportement
puéril.
Après
avoir avalé son morceau, Rigsby à la mauvaise idée, là, d’ouvrir
la bouche tout en mangeant à nouveau. Van Pelt se tourne alors vers
lui, sourcils froncés, irritée.
-Eh!
Tu me postillonnes dessus! époussetant quelques miettes de pâte
molle.
-Désolé.
L’agent
à ce moment affiche son embarras tel un petit garçon qui vient de
se faire gronder avant de s’éloigner légèrement. Suite à ça,
la jeune recrue libère son énervement, allant de son commentaire
sans ménagement. Et vlan! Cho s’en recevant dans les dents.
-Oh!
Et puis toi, tu nous emmerdes avec ton rejet envers les ananas! Qui
déteste à ce point l’ananas?!
Pendant
que Van Pelt et Cho règlent leurs comptes sur un choix de goût et
que Lisbon tente de jouer les médiateurs en ayant ras-le-bol de
faire l’arbitre, le mentaliste court vers la part de pizza, se
baisse une fois au pied de, l’inspecte, se dépliant avec rapidité.
Sa chaussure de droite est ensuite ôtée et à l’aide de son pied
protégé d’une chaussette grise, celui-ci écrabouille un peu la
garniture, criant par la suite; C’est
meilleur quand c’est écrasé sur le sol!
La
part est décollée vite-fait du parquet, la ramenant sous les yeux
dégoûtés de ses partenaires.
-Tiens,
Cho. Les ananas sont restés collés par terre.
L’agent
grimace, ne sachant quoi répondre excepté que c’est dégueulasse,
décontenancé.
-Jane.
Vous êtes un ignoble porc!
-Oui.
Mais le problème est résolu.
Lisbon
lui lance alors un regard hébété tandis que le solutionneur aux
initiatives du tout conventionnel et aux actions anti-orthodoxes va
se rasseoir sur son canapé, décontracte, croisant les jambes,
magazine repris.
-Comme
ça, le problème est clos. La prochaine fois, j’achèterai des
beignets. Ça cause moins d’engueulade.
Très
à l’aise, en pleine insolence, liberté de n’importe quel
agissement, pour le moins bizarroïde, il se remet à lire, le regard
de ses coéquipiers rivés sur lui, tous hébétés également.
Beurk, beurk!!!
Le
téléphone sonne de suite après, Van Pelt se hâtant de décrocher.
Et plaquage au sol dans le vide qui la fait trébucher. Non, quand
même pas. C’est assez drôle ce que Jane peut s’imaginer,
l’amusant en train d’en rire.
-Qu’est-ce
qui vous fait rire? demande Lisbon, intriguée par le ricanement
soudain du consultant.
Celui-ci
relève le nez du magazine, regarde sa chef, répondant seulement par
un; Rien.
-Un
délire personnel. Vous ne comprendriez pas.
-Ben
voyons!
Sa
tête dodeline, yeux levés au ciel, le traitant de pas net dans sa
tête. Le mentaliste possède une imagination très prolifique ainsi
que fantaisiste. Sans doute barjo.
-C.B.I.
Sentant
que cet appel signale une nouvelle enquête, Rigsby enfourne le reste
de sa part de pizza dans la bouche tel un glouton, lorgnant sur une
nouvelle sans avoir pris le temps d’avaler. Jane en bon télépathe,
pendant ce court instant, devine les pensées de Lisbon exprimées à
son égard.
-Oui,
vous avez raison. Je suis marteau, zinzin.
-Je
n’ai rien dit.
-Si,
si. Je vous ai entendu.
Son
regard se relève de nouveau, l’oriente en sa direction,
déchiffrant un air coupable sur le visage de sa supérieure. Le
sourire espiègle du consultant provoque brusquement une déviation
d’humeur de celle-ci vers une défensive verbale.
-Oubliez-moi.
-Ok.
et se replonge dans la lecture du magazine, souriant.
En
même temps, Van Pelt raccroche, informant d’un homicide.
-Patron.
Un meurtre a eu lieu au domicile de l’inspecteur Columbo. C’est
son chien qui a trouvé le corps dans le jardin.
-Super,
une longue route jusqu’à Los Angeles! Ok. On y va. Van Pelt vous
restez ici au cas où.
L’agent râle à son tour, boudant avant d’extérioriser sa lassitude.
-J’en
ai marre moi, de tenir sans arrêt la permanence. Ça fait déjà
plusieurs épisodes que j’y suis.
-Désolé
mais c’est comme ça. C'est pas moi qui décide du scénario.
Une
nouvelle sonnerie du téléphone retentit immédiatement après,
décrochant à nouveau. Quelques secondes plus tard, elle raccroche,
une lueur d’espoir crépitant dans ses pupilles de praline
croquante.
-Qui
était-ce? questionne Lisbon, intriguée une nouvelle fois, également
inquiète.
-C’était
Laroche. Son chien semble avoir disparu. Il pense qu’il a été
kidnappé ou qu’il a fait une fugue à cause du vol de son os. Je
peux y aller?
-Mais
qui va tenir la permanence?
La
voyant rayonner de joie à l’idée de s’en charger, n’ayant
personne d’autre, l’agent senior lui accorde la permission,
répondant qu’elle va se débrouiller.
-Ron
aura qu’à s’en occuper.
-Chouette!
Étincelante
de gaieté, Van Pelt prend sa veste, l’enfile et s’en va.
Enfin
sur le terrain!
Alors
qu’elle quitte l’espace, se dirigeant vers l’ascenseur, une
autre part pend entre les lèvres de Rigsby, le regard de l’amoureux
transi vers l'élue de son cœur. Il ressemble à cet instant à un
basset hound comme celui de Columbo.
“Oh!
Grace!
Tu
mets mon petit coeur en vrac.”
Sur
le départ quelques minutes après, celui de l’agent, Cho et Lisbon
se tournent en direction de monsieur gourmand, la chef lui demandant
d’une manière pète sec, soit de recracher la part ou de la manger
rapido presto. Celle-ci est alors enfournée en vitesse, entièrement,
répondant par la suite, la bouche pleine, le son inaudible.
-Ch
fo .. it.
Avant
de s’adresser à Jane, encore les fesses au repos, sans s’affoler.
-Tu
vent avoc nos?
-Oui,
oui. J’arrive.
Il
déchire une feuille du magazine, la plie, la range dans sa poche de
veste et jette le magazine qui atterrit cette fois de l’autre côté
du canapé, s’en indifférent. Veste rajustée, le mentaliste
s’avance vers l’équipe sans se dépêcher ce qui exaspère
Lisbon qui en souffle.
-Désespérez
pas. Je suis là. Après vous.
Sa
galanterie, prévenance fait précéder l’agent senior ainsi que
ses autres coéquipiers, les rejoignant en dernier.
-J’arrive
po à mocher.
Tranquillement,
Jane, mains jointes devant lui, recommande simplement de recracher.
Et dans la cage descendante, la mixture est extraite de la bouche de
Rigsby, celle-ci ressemblant à du vomi. On peut capter à cet
instant un intelligible “Poauh!” A l’unisson.
-T’es
qu’un gros dégoûtant! critique Cho, l’air mimant son
ecoeurement.
-Qu’est-ce
qu’on y peut?
Son
ami hausse les épaules, nullement vexé, reconnaissant son défaut
de se bâfrer sans avoir l’intention d’y remédier. Ça fait partie
de lui, l’assumant.
-Toi
par contre, tu aimes les ananas.
Le
mentaliste pointe du doigt de ce qui reste de la part de pizza, le
faisant remarquer innocemment, l'entendant seulement, portes fermées
à ce moment. La descente de la cage est une torture.
Plusieurs
minutes plus tard, l’équipe arrive sur les lieux du grave, très
grave délit majeur criminel; des agents de police déjà présents
dont un qui les conduit dans le jardin en leur faisant le topo de la
situation.
-L’inspecteur
Columbo a été averti par son chien ici présent également alors
qu’il était en train de creuser un trou pour enterrer un os. Il
est alors sorti dans le jardin pendant que sa femme dormait. De toute
façon on la voit jamais. C’est pas important et il a découvert le
corps de ce gars. Comme vous pouvez le constater, s’approchant tous
de la victime, il a été égorgé et son costume a été lacéré.
Bref, on s’en moque car ce qu’il porte est hideux.
-Je
vois ça. répond Lisbon, sensible au sort qui a été réservé à
l’homme contrairement au policier.
Le
consultant quant à lui acquiesce au commentaire du critiqueur
amateur de mode.
-C’est
vrai que le costume est moche et mal porté.
Le
très fin observateur procède ensuite à la scrupuleuse inspection
du corps, s’arrêtant sur le mégot placé au coin de la bouche,
les yeux grand ouverts. Ça impressionne toujours. En plus quand c’est
un cadavre qui selon les premières constations du médecin légiste,
a été refroidi entre 19h15 et 21h00.
-Qu’est-ce
que vous en pensez Jane?
-On
a dû abandonner le corps ici, peut-être parce que le meurtrier n’a
pas pu faire autrement. Il a dû être dérangé et s’en est
débarrassé.
-Possible.
L’attention
se pose ensuite sur la lacération très profonde, le long de la
gorge, lui faisant penser instamment à un célèbre mode opératoire.
-C’est
un peu léger.
-Tu
nous a habitué à mieux.
Face
aux remarques modérément flatteuses de sa chef et collègues, Cho
acquiesce à son tour à la réflexion nue de son partenaire. Le
consultant redresse la tête, braque son regard en leur direction,
l’expression sobre avant de rouler des yeux.
-Ça réclame de la concentration. Mon cerveau carbure non stop. Je ne
suis pas une machine. Pour une fois on va changer et surprendre. Ma
supposition sera simpliste.
Le
mentaliste se relève par la suite, non froissé, écoutant son envie
subitement.
-Je
vais me préparer un thé, tiens!
-Columbo
ne boit que du café.
Flegmatique,
Cho lui rappelle la boisson favorite de l’inspecteur légendaire,
bras croisés, ne décourageant cependant pas le connaisseur qui en
trouve presque tout le temps chez les gens. Il se sert comme bon lui
semble, étant sa marque de personnalité. Ça déstabilise, fait
exprès. C’est sacrément culotté et unique dans son genre.
Mentalist, création très originale.
Une
fois à l’intérieur, les placards sont fouillés tandis que
Columbo finit d’être interrogé. La rencontre du maître est d’un
fils spirituel sur certaines similitudes comportementales. Mais deux
prototypes uniques dans leur genre.
-Qu’est-ce
que vous cherchez jeune homme?
Voix
cordiale, éraillée qui le questionne, se retournant subitement,
épaté, admiratif de se retrouver devant un enquêteur de légende.
-Du
thé. Je cherche du thé.
-En
bas, à gauche. Vous avez de la chance. Ma femme en a acheté. En ce
moment, elle ne boit que ça. C’est mieux pour la santé, il
paraît. Moi, je suis un indécrottable buveur de café noir et fort.
-Et
amateur de cigare.
-Mon
péché mignon.
Tout
en soulignant, le sourire aux lèvres, le mentaliste en vient à
fouiller dans le meuble du bas, trouvant une boîte de Lapsang Souchong, s’exclamant.
-Ah!
Votre femme et moi avons le même goût.
Il
se relève ensuite, s’empare peu après de la bouilloire, la
remplit, la posant sur le feu, allumé en même temps.
-Venez
vous asseoir ... Monsieur?
-Jane.
Patrick Jane.
-Enchanté.
Il
s’avance vers l’inspecteur, se serrent la main avant de prendre
place pendant que l’eau chauffe.
-Je
peux vous poser une question?
-Oui.
Allez-y, monsieur Jane.
-Vous
êtes inséparable avec votre imperméable. Nuit et jour.
-Je
le gardes au pied du lit.
“Mon
imper, mon imper, où est mon imper?
… Ouf!
Il
est là.”
Réveillé
brusquement en pleine nuit, se redressant dans le lit, sa femme
couchée à côté, dormant, drap qui recouvre la moitié du visage,
la frayeur du lieutenant le poussa à prendre son imperméable, se
rallongea, l’étreignant dans les bras, fermant les yeux, rassuré.
-Oh!
Mon
petit imper!
Jamais
on ne se quittera.
le caressant.
Dans
la cuisine, quelques secondes plus tard, Jane se lève, retire la
bouilloire de couleur argent, éteint le feu puis sort de sa poche
intérieure sa tasse bleue.
-Jamais
sans votre tasse non plus, j’ai l’impression. celle-ci pointée
par Columbo.
-D’habitude,
je la laisse où je travaille. Je me sers chez les proches des
victimes quand un crime a eu lieu. Pourtant, je suis sensible à la
vue d’un machabé mais le thé c’est ma drogue. Il faut que j’en
boive.
-Comme
moi avec le cigare. Mais il faut que je m’en débarrasse. Ça incommode. Si je n’ai pas pris mon petit déjeuner car je suis
souvent appelé le matin et il m’arrive des fois de me servir une
tasse de café chez les gens aussi. Eh! Oui. Les meurtriers préfèrent
tuer la nuit.
-Chez
nous, au C.B.I, c’est varié. Je dirais que c’est souvent que
l’on est appelé dans la nuit, oui ou tard dans la soirée. Quoique
on va sur le terrain durant le jour en ce moment jusqu’à
aujourd’hui. L’après-midi également. Les tueurs veulent sûrement
dormir plus longtemps. Tuer épuise.
Ils
en sourient nerveusement, acquiesçant avec ironie.
-A
Los Angeles, ils sont beaucoup plus des oiseaux nocturnes. Ça doit
aller avec le climat de la Californie. La débauche.
-C’est
possible. A Sacramento, les tueurs ne sont pas forcément que des
couches tôt. Ils doivent planifier leurs heures.
L’eau
frémissante est peu après versée dans la tasse ou la boule
précédemment préparée avec les feuilles de thé est plongée, la
remuant pour mieux l’infuser. La boule est lancée quelques minces
minutes après dans l’évier, réussissant à bien viser, revenant
ensuite vers la table.
-Vous
n’avez pas laissé une durée nécessaire pour qu’il soit infusé
correctement.
-Oh!
Ne vous en faites pas. C’est bien assez. Ça ne paraît aux yeux des
téléspectateurs mais dans notre réalité fictive, les quelques
minutes toutes riquiquies sont comparables à quatre minutes au
moins. Je laisse une ou deux voire quelques secondes et je jette. Ça serait trop long. Vous imaginez?
La
boule trempe, nage de droite à gauche, de gauche à droite, en
diagonal durant trois longues minutes dans le silence.
-C’est
pas encore prêt?!
Gros
plan sur le consultant qui répond calmement; Non.
Quelques
gorgées chaudes sont bues sans attendre, ayant l’air à son goût
sans se brûler la langue. La magie de la fiction.
Au
moment où la tasse est surélevée, l’inspecteur porte son
attention sur l’alliance sans rien dire contrairement à son
héritier spirituel, vis-à-vis de l’épouse de celui-ci.
-C’est
curieux de ne jamais voir votre femme. Pourquoi? Elle est timide?
demande-t-il, le ton jovial, bouche grandement élargie, reposant sa
tasse.
-Non.
Ma femme ne l’est pas vraiment. Réservée, oui mais pas timide à
l’extrême.
Son
explication se fait très cordialement, à l’aise, mine chiffonnée,
mal rasé, poursuivant.
-C’est
juste qu’il n’a jamais été prévu de la voir. Et je crois que
ça ferait drôle de me voir avec elle. On n’a pas trouvé utile
d’inclure sa présence.
-Mon
mari a raison.
Les
deux enquêteurs se tournent en direction d’un grand placard
encastré d’où provient la voix, retournant par la suite à leur
discussion comme si tout était normal. Et ça l’est.
-Et
vous? Votre femme?
Jane
regarde alors son alliance, les yeux emplis de tristesse,
mélancolique avant de relever la tête pour répondre.
-Une
fois, quand ma fille était petite, en train d’apprendre le piano
avec sa mère.
-Que
s’est-il passé?
Très
perspicace aussi!
-Elles
ont été tuées. Pour me punir, me faire regretter ce que j’avais
osé dire. Par arrogance. Et j’ai bien regretté.
-C’est
une terrible tragédie qui vous est arrivé.
Le
mentaliste détourne le regard, hochant la tête presque d’une
manière imperceptible. Refusant d’épiloguer à ce propos, l’homme
meurtri est sauvé par le gong. Vivre ce type d’émotion éreinte
quand on le joue. PAUSE!
-Jane!
Vous pouvez venir!
-Ah!
On a besoin de moi. Mais avant d’y aller, nous n’avons pas
aborder le sujet. Que pensez-vous du corps qui se trouve dans votre
jardin?
-A
mon avis, on l’a abandonné car le meurtrier, peut-être, ne savait
pas quoi en faire. Sans doute qu’il a été pris au dépourvu et
s’en est débarrassé dans le premier jardin le plus accessible
pour lui.
Jane
étire un sourire modéré, le remerciant, lui resserre la main et
quitte la cuisine. Lorsqu’il se retrouve dehors, dans le jardin
justement, comme un gosse, il crie à son équipe, fier, rassuré ce
que le fameux Columbo en pense.
-L’inspecteur
est d’accord avec ma théorie en gros! Vous voyez! Je suis toujours
aussi bon!
-Ok,
ok, Jane! Venez par ici plutôt!
Le
mentaliste s’approche, présenté immédiatement à un autre
consultant, privé, aussi brillant que lui ainsi que très connu par
sa réputation.
-Jane
voici Adrian Monk et son assistante Nathalie Teeger.
Tous
se fixent du regard, se jaugeant durant un petit instant sans
qu’aucun ne présente sa main.
-Inutile
que je tends ma main pour vous saluer. Vu vos tocs. Toujours la
phobie des microbes, hein? le disant avec impertinence, le sourire
narquois.
-Euh
… Oui.
Monk
se sent alors légèrement dans un inconfort usuel, l’attitude
méfiante, distante surtout à cause de la peur des germes qui lui
sauteraient dans la paume, renvoyant une image de quelqu’un de
coincé, piégé par surprise. Pour le voir en vrai, comme un enfant
facétieux lèvres malicieuses, le mentaliste saisit la main de Monk
avec une réactivité déconcertante, lui serrant furtivement tout en
la secouant.
-C’est
un grand honneur.
Son
espièglerie respire d’une façon expressive sur son visage contre
une figure grimaçante. Quand la main est relâchée, une lingette
est réclamée urgemment.
-Lingette,
lingette, Nathalie!
Une
est sortie en vitesse, remise rapidement.
-Tenez
monsieur Monk.
La
main est essuyée, la lingette usagée rangée après dans une poche
en plastique, celle-ci ensuite rangée dans le sac de l’assistante
en or.
-Vous
êtes content?
-Oui.
Très!
-Bon!
Si on en venait à l’affaire. suggère Lisbon, un peu agacée.
-Bonne
idée. Finissons-en.
Sa
présence inopinée fait cogiter la matière grise de l’autre
consultant. Est-il venu contribuer à l’enquête, apporter ses
lumières génialissimes? Ou connaissait-il la victime?
-Vous
m’avez plagié.
-Je
vous demande pardon?! Jane frappé d’étonnement.
-Ne
faites pas semblant de ne pas comprendre.
-Calmez-vous,
monsieur Monk.
-Nathalie.
Comment voulez-vous que je me calme?! Il a volé ma réplique. C’est
un voleur!
L’accusé
est désigné de nouveau par Adrian Monk, au comportement infantile,
trouvant son accusation excessive, ridicule, n’y comprenant rien.
-C’est
absurde, enfin.
-C’est
un don et une malédiction. Ça vous rappelle quelque chose?
-Ah!
Oui! Ça! C’était pas intentionnel.
-Voleur,
voleur, voleur!
-Eh,
eh! On se calme!
-Laissez
Lisbon. Je vais m’expliquer. Alors ça serait certainement mentir
que de prétendre que c’était une coïncidence. Oui et non. Oui
parce que j’ai improvisé et non parce que j’étais conscient que
ça vous appartenez comme réplique phare. On va pas en faire tout un
scandale, n’est-ce pas?
-Si.
Mais depuis quand on vole une réplique qui a été écrite pour un
personnage, enfin?! C’est la mienne!
-Vous
réagissez comme un vrai gamin. Mais je vous aime bien.
Le
mentaliste se permet ensuite de tapoter l’épaule de ce cher Monk
qui ferme les yeux en grimaçant, paralysé par la transmission de
microbes invisibles. Il prononce alors seulement le prénom de son
assistante en gémissant.
-Nathalie.
Vous avez un briquet?
-Non.
Pourquoi?
-Pour
que je brûle mon manteau.
-Vous
en tout cas, vous ne risquez pas de m’imiter?
-Euh!
Désolé de vous interrompre mais si vous voulez, ma femme peut vous
le brûler dans la cheminée. propose Columbo, qui prend la parole
par surprise.
L’autre
consultant hoche la tête, ravalant ses pleurs, les yeux toujours
clos, Nathalie se mettant à le guider en lui faisant tenir une
lingette, tenant l’autre extrémité quant à elle, lui faisant
confiance à l’aveuglette.
Alors
qu’ils s’éloignent sous le regard du C.B.I, Jane sourient, Monk
émettant un bruit de reniflement.
-Vous
sentez le cigare.
-Ça reste imprégné sur moi.
-Vous
pouvez me boucher le nez, Nathalie.
-Oui,
tout de suite.
Ils
entrent par la suite dans la maison en passant par la cuisine, la
femme de Columbo qui se tient de dos, s’apprêtant à lui retirer
le manteau. Un gigantesque soupir de soulagement de la part de Monk
produit un long écho qui s’entend jusque dans le jardin, Rigsby
levant à cette seconde l’index.
-Ah!
Le manteau va être brûlé.
L’attention
tournée en direction de la maison à ce moment, John Le Rouge, au
masque hideux et cape noire comme dans Jane contre John Le Rouge, en
profite pour sortir du taillis, s’approchant à son tour de sa
victime. Évident que c’était lui!
Le
sang étant encore frais, il trempe son doigt dedans puis dessine son
smiley sur le visage, n’ayant pas pu faire autrement en le
négligeant. A cette minute précise, l’équipe se retourne, le
prenant en flagrant délit de signature sanglante, le dessin pas
complètement achevé.
-J’ai
pas eu le temps. Je suis débordé actuellement. Je finis si vous le
voulez bien.
Le
mentaliste, Cho, Rigsby n’y voient aucun inconvénient, lui
permettant par un haussement d’épaule, leur étant égal tout
comme Lisbon qui répond oui.
-Ah!
C’est sympa.
Le
tueur en série chantonne bien pendant son loisir créatif très
macabre. Wayne s’en épate.
-C’était
plutôt joli sur Lisbon.
L’agent
chef fronce les sourcils en grimaçant, n’étant du tout de cet
avis.
-Vous
plaisantez, Jane.
-Non.
Avec vos jolis traits, ça rendait bien.
-Ce
sang sur mon visage; c’était dégueulasse. Berk! Répugnant!
-Voilà,
j’ai terminé.
John
Le Rouge se relève, essuie son doigt avec un mouchoir et les
remercie.
-Y
a pas de quoi. répondant tous les trois.
Le
tueur en série grimpe alors sur une trottinette électrique qui
surgit de nulle part, saluant au passage le consultant.
-Bon,
ben! Rendez-vous à nouveau à l’ultime duel.
-Eh!
Mais c’est vrai. On va devoir s’affronter.
Un
sourire sadique se souligne avant de lui lancer que ça sera un
véritable jeu de piste.
-Faut
que je me mette à jouer à la marelle!
La
feuille déchirée précédemment est retirée de la poche de la
veste, la déplie, sur laquelle on peut voir un épisode spolié concernant l'affrontement des deux personnages.
-Alors,
voyons! Ouais, ça ira. C'est pas encore, ça me donnera le temps de
m'y préparer. Ça me va comme scène en tout cas. Même si les
téléspectateurs vont sûrement critiquer. Je pense qu'ils attendent
un duel explosif. Je vais pas me tracasser la tête avec, on s'en
fiche, on en est pas là. Bon! Il se passe quoi maintenant?
John
Le Rouge file ensuite, se retournant toutefois, poussant un rire à
la tonalité démoniaque. Ce sentiment victorieux alors que rien
n’est joué, l’amène droit vers un vol plané quelques secondes
plus tard, projeté dans un trou noir, une bouche d’égout ouverte
dû à un malencontreux oubli.
Et tête la première, il plonge,
l’équipe du C.B.I entendant un cri strident, immédiat. Celle-ci
maintient à cette écoute, une expression de stupéfaction ainsi que
de satisfaction, en plus modérée par Cho et très expansive venant
de Jane.
Bien
fait!
**********
Deux
minutes après que l’abominable tueur en série ait retrouvé ses
esprit, la patinette couchée sur le trottoir, en mauvais état,
celui-ci se relève, sonné. Malgré tout, en titubant, il se met à
marcher dans le long couloir puant durant cinq minutes avant qu’une
lumière verte, perçante ne l’éblouisse inopinément.
Son
bras se met instinctivement à protéger ses yeux cachés pourtant
par le masque puis lorsque la lumière cesse de devenir luisante, la
vision retrouve son confort, non pour longtemps cependant.
Alors
que le très très vilain démon se réapproprie une sensation de
sérénité, un clown surgit face à lui, sortant également de nulle
part. Ça! Ça va mordre!
Le
ballon rouge tenu dans la main est lâchée, le clown affichant un
sourire carnassier. Ça éclate et disparaît et John Le Rouge en
reçoit plein la figure, une couleur uniforme, harmonieuse qui
s’accorde au nom du tueur.
En avoir plein la tronche prend tout son
sens littéral à ce moment ou ça schlingue à fouetter les narines
dans ce tunnel à pollution odorante. Et comme si ça ne suffisait
pas, le super méchant clown, clown diabolique engage un jeu très
mordant, sans doigt qui glisse, s’appelant; Croque Le Rouge.
Il
a trouvé une menace à sa taille. Du fond des égouts, un hurlement
à faire frissonner se répand comme une sirène d’alarme qui
parvient aux oreilles du C.B.I. Monk et Nathalie qui ont quitté la
demeure de l’inspecteur Columbo, le manteau bien désinfecté, en
cendres dans la cheminée, resté à domicile, passent par ici,
automatiquement interpellés, s’immobilisant près du trou. Leur
tête se baisse, effrayés, se demandant ce que ça peut être.
-Nathalie.
Vous pouvez me donner une lingette.
-Pourquoi?
-Donnez-moi
en une.
-Bon.
D’accord.
Intriguée,
son assistante dévouée sort le paquet de son sac, en retire une
puis lui passe.
-Tenez.
Celle-ci
prise, Monk se rapproche un peu plus du trou, tenant la lingette du
bout des doigts avant de l’agiter au-dessus du vide.
-Eh!
Oh! Il y a quelqu’un?! Monsieur!
L’écho
de sa voix retentit dans la grotte puante, attirant la créature
sanguinaire qui s’essuie quant à elle les babines en cruel
prédateur qu’il est, s’avançant ensuite vers la petite échelle
solidement soudée au mur décoré de déjection organique.
-Eh!
Oh! Vous avez besoin d’une lingette peut-être?!
-Monsieur
Monk! Enfin!
-Bien
quoi? C’est sale, si sale là-dessous. Il y a plein de microbes qui
pullulent. le soulignant avec un air de dégoût, rebuté rien qu’à
sentir l’odeur nauséabonde qui s’en émane.
-Coucou
monsieur.
Monk
fronce les sourcils, ne voyant personne, entendant seulement à cette
seconde une voix étrange comme désincarnée.
-Qui
est là? Je ne vois rien. Vous êtes où?
Le
clown carnivore apparaît subitement, salue avec sa main gantée de
blanc, l’expression farceuse. Les quenottes vampiriques se sont
rétractées, laissant place à une apparence plus normale.
-Un
clown? Vous êtes un clown?
-Oui.
-Mais
vous vivez là-dedans?
-Oui.
Et on flotte, on flotte tous.
A
cet instant, Monk pointe le coin de sa bouche, grimaçant encore,
allant d’une remarque qui va rendre service.
-Vous,
vous avez … Un peu de … Un peu de …
-De
sang, oui. Et frais.
Les
canines menaçantes se révèlent, la figure du clown se modifie,
enlevant le masque quant à lui.
Quelle
bouche tremblante dégueulasse!
-Ah!
Bon, bien. Vous voulez la lingette? Vous pourrez vous débarbouiller.
mimant le nettoyage sur ses lèvres.
La
lingette est proposée alors, convaincant le clown de la prendre.
-Oh!
C’est pas de refus.
Celle-ci
est ensuite portée autour de la bouche, la nettoyant avant de rendre
la lingette tâchée de rouge.
-Euh!?
Non. Gardez-la.
Quelques
secondes auparavant, en entendant le hurlement, chaque membre du
C.B.I alla de son commentaire, tombant par la suite tous d’accord,
Jane haussant les épaules.
-Il
a été croqué tout cru. Ooh! Ça a dû faire mal!
La
grimace est la star du jour, acquiesçant.
Oooh!
Que ça a dû être douloureux! Miam, miam, miam, miam!
Une
orgie de beurre de cacahuète humain. Un repas tout en couleur, de
chair, de sang.
Puis
tout d’un coup, un os, apparemment pour chien, s’exhume comme un
grand, faisant néanmoins trembler le sol terreux tandis que Van Pelt
arrive à cet instant, ravie.
-Oh!
Vous êtes là.
-Alors?
Le chien de Laroche? questionne Lisbon contente de la voir et pas
que.
L’agent
pointe soudainement l’os, le regard fixe, ses collègues suivant la
direction de son index.
Non
seulement le gros n’os n’os a bien émergé mais la terre
commence à s’affaisser avant que le sol ne se creuse
surnaturellement. Une patte blanche à poil frisé se montre peu
après, suivi de l’autre puis d’une tête de chien qui s’extirpe
avec une force surréaliste. Le chien signale sa présence par un
frêle aboiement avant que celui-ci ne se dépêtre du sol glissant
sans bobos.
-Mais
c’est pas le chien de Laroche? se stupéfait Rigsby.
-Si. Ça m’en a tout l’air.
Plus
certaine que lui ne l’est, Lisbon, le sourire esquissé,
s’accroupit, accueillant le mignon toutou en tendant la main, le
bout des doigts léchés par la gentille bête. Il se dirige par la
suite vers Van Pelt qui le prend dans les bras, racontant son
aventure.
-Ce
matin, tôt, Laroche a été balader son chien, il est rentré avec
comme à son habitude puis une heure après, en voulant lui donner à
manger, son chien n’a pas accouru vers sa gamelle comme il le fait
à chaque fois. Quand Laroche a compris que c’était anormal, il a
commencé à le chercher et comme il ne l’a pas trouvé, il a fait
appel au C.B.I.
Deux
heures et des poussières auparavant.
Lorsque
Van Pelt arrive sur les lieux, au domicile du maître dépité, se
tient le visage dans les mains, assis sur le bord de son fauteuil,
dans le salon. Un morceau de papier est ensuite remis à l’agent
compatissant.
-Je
l’ai trouvé près de sa gamelle.
-Vous
croyez qu’on l’a kidnappé réellement?
-Lisez.
Intrigué,
soucieux, ses yeux se posent alors sur la première ligne, parcourant
le message.
Papoudinou.
En creusant hier soir, j’ai découvert que mon os avait disparu et
je suis parti à sa recherche après que tu m’aies baladé. Ne
t’inquiètes pas mon papoudinou. Je reviendrai.
Slap.
A
la lecture du mot, Van Pelt fronce les sourcils, louchant sur les
phrases, celles-ci incompréhensibles.
-Euh?
Je … Je m’excuse mais ça ressemble à du langage canin. Je ne
comprends rien.
En
terme de clarté, elle fait appel à cette seconde au traducteur,
impliqué dans ce langage.
Des
oufs, oufs à la file qui composent une série de code correspondant
à un rythme concernant l’assemblage de lettres cohérentes suivant
le nombre de oufs. Quatre, cinq sur la première varient du petit au
moyen pour les autres lignes. Spécial vous avez dit spécial?
Le
seconde difficulté qui s’impose est; Où chercher?
Face
au désarroi de Laroche, l’agent se montre déterminé à retrouver
son bébé poilu, peinée pour lui. Mais les recherches s’avèrent
plus tard vaines avant que le miracle ne se produise heureusement.
***********
L’homme
ou plutôt le cadavre qui a été retrouvé chez Columbo, est le
responsable du vol de l’os. La victime était très particulière,
vraiment très très particulière. Un phénomène de la trempe
extraterrestre de la famille des complètement déglingués, allumés,
jetés, tous les synonymes qui signifient un seul adjectif du même
sens; Taré! Avec un T géant.
Le
place de ce type aurait dû se trouver dans un asile pour fou
sévèrement atteint.
Dans
la nuit, le chien était descendu pour un encas nocturne et avait
aperçu en s’arrêtant face à la porte fenêtre un homme en train
de creuser comme un chien très vigoureux. Ne pouvant sortir, le
pauvre petit toutou écarquilla les mirettes, la gueule béante. Une
fois déterré, le voleur repartit l’os dans la bouche en courant à
quatre jambes tandis que le chien se sentait frustré de ne pas
pouvoir le courser.
Il
lui aurait bien mordu le postérieur afin qui le lâche et puisse le
récupérer.
Cependant,
l’homme fut poursuivi beaucoup plus tard par un molosse qui avait
lui par contre sauté la haie de sa demeure. Trouvant certainement
alléchant ce qui était entre les dents. Pour lui échapper, il se
dirigea donc dans le jardin de Columbo et se cacha dans un coin
sombre du jardin. L’homme se sentant en sécurité, sentit
toutefois, là, une respiration lente, tiède qui semblait souffler
derrière lui.
Il
tourna la tête, l’os toujours dans la bouche puis ses yeux firent
une syncope quand il vit cette tête de smiley sinistre. Égorgé par
la lame tranchante, en une seconde. L’homme s’écroula sans
lâcher toutefois l’os avant que John Le Rouge ne tente de lui
retirer. Et il y en a eu des tentatives, s’y acharnant pour lui
expulser.
-C’est
la poisse avec lui!Qu’est-ce qui m’a pris de le choisir comme
victime en le suivant depuis chez lui?!
Un
timbré de plus dans la nature. J’en avais marre, j’ai voulu
changer et voilà le résultat.
Quelle
ironie!
-Tu
vas le cracher ton os, bordel!
En
forçant davantage comme un forcené, celui-ci fut éjecté,
atterrissant sur une nappe terreuse, gloutonne qui l’engloutit
d’une traite. Néanmoins, ne se déroulant pas comme il aurait
fallu, son mode operandi saboté, la suite des opérations furent
contrecarrée quand il entendit la voix de Columbo appeler son chien
qui était sorti dans le jardin par la chatière.
-Merde!
Le
zigouillé fut poussé alors, roulant jusqu’à l’endroit où le
corps fut retrouvé, le tueur en série disparaissant comme un
spectre. Par son flair de super canin, celui-ci le conduisit sur sa
piste, informé par le molosse doberman en passant devant la
propriété.
-Ouf,
ouf, ouf, ouf!
En
décodé; Tu
n’aurais pas vu un humain à quatre pattes avec un os dans la
gueule?
-Ouf,
ouf, ouf, ouf, ouf, ouf.
“-Si,
je lui ai couru après mais je l’ai perdu de vue.
Va
voir plus loin.”
S’abstenant
de dire qu’il aurait bien piqué son os, la bave suspendue encore
au coin de la bouche.
Le
mignon toutou repartit en trottinant, son odorat le guidant peu après
vers la maison de Columbo puis s’approcha du périmètre où l’os
avait été avalé.
Le
désirant plus que tout, le courageux cabot, plongea dedans après
avoir attaché un bandana rouge autour de sa tête, une petite pelle
à la patte, ces deux apparaissant comme par magie comme dans un
cartoon.
“Prêt
au combat!
L’os
est à moi!”
Et
hop! Exploration souterraine, guidé ensuite par la torche d’une
taupe, totalement abracadabrant comme aventure, farfelue mais drôle
à imaginer. Les animaux sont très intelligents.
En
racontant cette péripétie absurde, le regard des collègues en
devienne hébété de nouveau jusqu’à ce que Rigsby réagisse.
-Ça
m’a donné faim.
-Un
os t’a donné faim?! se stupéfait à son tour Cho, grimaçant,
n’étant le seul.
-Ouais.
-Faut
que t’ailles consulter mon vieux!
Rigsby
hausse les épaules, s’en foutant. Columbo revient alors à cet
instant afin de savoir si il y a du nouveau, l’essentiel de la
résolution de l’affaire lui étant résumé tandis que l’estomac
du gaillard le pousse à insister sur son petit creux.
-Je
mangerais bien quelque chose. Non mais sans blague.
-Ah,
ben ça tombe bien! Tenez, j’ai trouvé ça. C’est mon chien qui
me l’a ramené il y a cinq minutes. C’est quoi à votre avis?
-Oh!
Quelle horreur! C’est un doigt, non?
La
vision de cette horreur violente fait tourner par contre l’estomac
de Lisbon qui a bien deviné ainsi que celui de Van Pelt, Jane, Cho
sauf celui de leur ami qui le prend, l’inspectant sous toutes les
coutures.
-Ma
foi!
Le
doigt est alors pris dans la bouche, tenu entre les dents également,
puis subitement décampe sur ses quatre membres, suivi par le chien
de Laroche, Columbo sans oublier le doberman qui prend la course au
vol en les voyant passer devant chez lui.
-Votre
collègue est en grande forme.
-Oui.
Il a besoin de se défouler. répond avec normalité le consultant.
Un
comportement de tout ce qu’il y a de banal.
-Merci
d’avoir résolu l’affaire.
-De
rien, monsieur Columbo.
Lisbon
et l’inspecteur se serrent la main puis l’équipe repart
tranquillement, n’ayant l’air de se préoccuper de leur
coéquipier qui continue à courir comme un jeune fou. Ridicule, vous
avez dit ridicule? …
La
conclusion de cette histoire? Aucune. Ce fut juste une folie
délirante [les hommes majoritairement touchés.]
Pouvoir
aux chiens! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas faire aux humains!
Bande d’idiots!
Bonus!
Il
y en a toujours. Scène inédite non diffusée ...
Réconciliés,
si on veut, les deux consultants, genoux à terre se mirent en
compétition afin de tirer une constatation officielle. Qui l'un des
deux étaient le plus malheureux?
En
pleurs, Monk Et Jane crièrent le prénom de leur défunte épouse,
une démonstration que l'on aurait pu juger de pathétique, le jeu
caricaturalement surjoué, se parodiant eux-mêmes.
-Trudy!
-Angela!
[
Excès de pleurs, repliés sur leurs genoux, mains sur la terre. Et
ça dure pendant des minutes sous le regard consterné du C.B.I ainsi
que de Columbo, Nathalie et des deux chiens restés présents.]
Monk,
le visage trempé, relève la tête, observe ensuite la paume de ses
mains, grimace en abus qui se dessine avant de se retourner vers son
assistante.
-Pitié!
Une lingette.
-Lisbon
…
Les
deux implorent leur pilier de soutien émotionnel, n'éprouvant
étrangement d'un coup de l'empathie, compassion, en ayant
ras-la-cafetière. Girl Power! Synchrones.
-Oh!
Vous avez qu'à vous démerdez! On en a marre de vos pleurnicheries.
Démerdez-vous!
Une
lingette est toutefois balancé comme le magazine, les filles s'en
allant bras dessus, suivies de l'équipe, Columbo chronométrant
comme proposé par les deux enfants de la tragédie vécue.
-Qui
a gagné alors? demande-t-ils ensemble.
-Aucun.
Vous êtes lamentables tous les deux.
Le
chronomètre est jeté à terre, regardant l'inspecteur rentré
ensuite, tous deux encore à genoux avant de se mettre à creuser
sans raison. Ou si. En signe de solitude éprouvée. Et ils creusent
profondément.
*********
We all have a weakness/Nous
avons tous une faiblesse
But some of ours are easy to identify.
Look me in the eye,/Mais il est facile d'en identifier certaines.
Regarde-moi dans les yeux,
And ask for forgiveness./Et
demande la rémission.
We'll make a pact to never speak that
word again./Nous ferons un pacte pour ne plus jamais parler ce
mot encore une fois./
Yes, you are my friend./Oui, tu
es mon ami.
We all have something that digs at
us,/Nous avons tous quelqu'un qui creuse en nous,
At least
we dig each other./Au
moins nous nous creusons.
So
when weakness turns my ego up/Ainsi
quand la faiblesse monte en moi
I
know you'll count on the me from yesterday./Je
sais que tu compteras sur le moi d'hier.
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Note: Incubus Dig. Oui, encore alors que c'était pas prévu mais j'ai trouvé que le texte allait bien pour le bonus. Une gaieté liée à un peu d'émotion.😁
N'hésitez pas à dire ce que vous avez pensé de cette parodie.